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Récit du lundi :
En ce temps-là, les maisons de Saint-Sulpice étaient toutes des fermes pleines d’animaux, d’enfants et de gens. Mars arrivait, la neige avait fondu par plaques et les petites fleurs du tussilage commençaient à éclore. Une odeur de printemps proche envahissait les étables et annonçait aux vaches cloîtrées depuis plusieurs mois la fin de l’hivernage. Le tas de fumier devenu énorme devant chaque porte distillait son jus et exhalait un brouillard ammoniaqué. Après la traite, le patron prit la parole : -« Demain je m’en vas à la foire de Belley. » .../...
"Le 11 mai de l’année 1757, j’ai fait jeter la première des fondations pour la cure des Hayes à nos dépens. Feu Bernard, mon oncle, avait fait rebâtir l’église en 32, finie en 33. Il avait fourni une partie de la dépense. La paroisse lui devait 800 livres (1), qu’il avait avancé. J’en ai fait présent aux habitants qui auraient dû me les payer. On a fait une erreur à Lyon, en me renvoyant le registre (2) en papier blanc, au lieu de celui en papier timbré."
1. La livre était une monnaie de compte. Une livre se divisait en vingt sols et un sol en douze deniers. La monnaie réelle était constituée de pièces de toutes origines en or, en argent, en bronze ou en cuivre.
2. Il s’agit du registre paroissial où le curé inscrivait les baptêmes, mariages et décès de l’année. En fin d’année un registre neuf en papier timbré, paraphé du premier au dernier feuillet par le Lieutenant Général de la Sénéchaussée, était adressé au prêtre de la paroisse des Haies et de La Chapelle.